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Des chenilles qui dévastent les cultures africaines. envoyé par ECODURABLE le 02/02/2009 @ 21:08

Le Libéria subit depuis une dizaine de jours une invasion de chenilles qui dévastent les cultures. C'est l'état d'urgence dans le pays.

Oui, les récits des habitants du centre et du nord du Libéria, font froid dans le dos. Ce sont des hordes de millions de chenilles légionnaires qui sont en train de tout ravager, au point, c'est vrai, que la présidente du Libéria a ordonné la semaine dernière l'état d'urgence. Imaginez, ces chenilles jaunes et noires, poilues, mesurant jusqu'à 5 centimètres, qui mangent tout sur leur passage. Les cultures, toute la végétation, et même des maisons et des immeubles. Et en passant, elles polluent les points d'eau avec leurs excréments. Ce sont maintenant une centaine de villages qui sont touchés, 500.000 personnes concernées, dans ce petit pays de moins de 3 millions d'habitants.

Comment peut-on s'en débarrasser ?

Avec des insecticides. Mais ce n'est pas si simple. Le jour, les chenilles se réfugient en haut des grands arbres, elles se déplacent la nuit. Or, les pulvérisateurs des paysans locaux ne les atteignent pas à plus de deux mètres. La présidente voudrait qu'on fasse des épandages par avion mais d'abord elle n'en a pas les moyens et puis le souci, dans ce cas, c'est la contamination de tout l'environnement par des pesticides toxiques. Des experts sont en train d'analyser des chenilles dans un laboratoire au Ghana tout proche, pour tenter de trouver un insecticide efficace et bio, non toxique. Pourquoi pas des pièges à phéromones. Mais il faut faire très vite. Des millions de chenilles viennent de s'enterrer dans le sol. Dans 10 ou 12 jours, elles vont ressortir sous forme de phalènes, capables de faire 1.000 kilomètres en une journée. Déjà elles ont atteint la Guinée voisine, où elles s'en sont déjà pris à une dizaine de villages. Tous les ingrédients d'une catastrophe, selon les Nations Unies.

L'info en plus : le Libéria a demandé, la semaine dernière, l'aide internationale.
Brigitte Béjean

La France respectera-t-elle ses engagements de réduction des gaz à effet de serre ? envoyé par ECODURABLE le 31/01/2009 @ 09:37

On parle souvent des négociations pour sauver le climat et des objectifs de réduction des gaz à effet de serre, du protocole de Kyoto, du paquet énergie climat en Europe. Alors, quels sont les résultats ?

Pas si mal. La France ne se comporte pas si mal. Le ministre de l'Ecologie et du Développement Durable, Jean-Louis Borloo, a communiqué hier nos émissions de gaz à effet de serre pour 2007. Eh bien, ils sont en baisse : - 2%, en 2007, par rapport à 2006. 531 millions de tonnes équivalent CO2. Et en 2006, ils étaient déjà en baisse: -2,2%, par rapport à 2005. Alors, avec tout ça, est-ce que nous respectons nos engagements du protocole de Kyoto ? On ne peut pas encore le dire, car nos obligations de Kyoto, c'est de faire baisser nos émissions à partir de 2008, pour atteindre 4 ans plus tard, en 2012, le même niveau d'émission qu'en 1990. Un peu compliqué. Mais bon, avec ces deux années de baisse, Jean-Louis Borloo était tout content hier. "Nous sommes en bonne position pour respecter Kyoto", disait-il. "Et puis avec le Grenelle, nous irons beaucoup plus loin", promet-il. Oui, mais cette année, cet hiver 2008-2009, il a fait très froid. Début janvier, quand on battu plusieurs records historiques de consommation électrique, on a dû faire tourner à plein nos centrales les plus polluantes, les centrales au gaz, à charbon, et au fuel. Cela pourrait se voir dans les prochains chiffres.

Et pour l'avenir, après 2012, quels sont nos engagements ?

Eh bien nous avons l'engagement européen du fameux paquet énergie climat qui s'est négocié en décembre. L'Europe doit faire -20% en 2020. Et nous, Français, nous avons promis de les diviser par 4 d'ici 2050, engagement pris il y a déjà 4 ans mais dont on n'entend plus beaucoup parler.

L'info en plus : Le pays qui va le plus loin, c'est la Grande Bretagne : objectif: - 80% en 2050.
Brigitte Béjean

Dangers sur la santé au contact des nano-particules envoyé par ECODURABLE le 29/01/2009 @ 21:08

Le Haut Conseil de la Santé Publique vient de rendre un rapport sur les nano-tubes de carbone qui recommande de protéger les travailleurs qui les manipulent. Q'est-ce que c'est, un nano-tube de carbone ?

C'est une particule de carbone minuscule, fabriquée par l'homme pour l'industrie. Un tube très long, très effilé. Diamètre : entre 0,3 et 150 nano-mètres, (milliardième de mètre).10 puissance - 9 mètres. Longueur : 10 à 20 micro-mètres. 10 puissance - 6. Ces tubes de carbone, quand on les assemble, sont très résistants et ultra-légers. On les utilise dans l'industrie automobile, aéronautique, électronique, ou encore pour faire des cadres de vélos, ou des raquettes de tennis.

Le problème, en fait, c'est pour ceux qui les manipulent pendant la fabrication. Ils se présentent sous forme de poudre, qu'on risque d'inhaler. Or ces tubes, très fins, présentent des similitudes avec les fibres d'amiante. lls peuvent, si on les inhale, pénétrer au fond des poumons, et le corps ne peut pas les éliminer.

On n'a pas encore d'étude sur l'homme, car ça n'existe que depuis une quinzaine d'années. Mais une étude a été menée sur des souris. Résultats inquiétants : on leur a injecté des nano-tubes de carbone dans le péritoine, et elles ont développé des réactions inflammatoires en 24 heures, et des tumeurs en une semaine.

Alors, comment peut-on protéger les travailleurs qui les manipulent ?

Dans l'immédiat, les faire travailler dans un confinement total. C'est ce que recommande le Haut Conseil de la Santé Publique. Un masque efficace, et une combinaison pour éviter tout contact avec les vêtements. Certains industriels, d'ailleurs, le font déjà. Ensuite, demander aux fabricants de mener des études sur l'innocuité, comme l'Europe commence à le faire pour les produits chimiques, avec le programme Reach.

L'info en plus : un autre rapport, sur les risques pour le consommateur, est attendu cette année.
Brigitte Béjean

Le chauffage électrique sera-t-il le grand gagnant du débat sur le Grenelle de l'environnement au Sénat ? envoyé par ECODURABLE le 29/01/2009 @ 05:28

Les sénateurs ont entamé hier l'examen du projet de loi pour l'environnement Grenelle 1, celui qui pose les grands principes... Texte adopté en première lecture par l'Assemblée à l'unanimité. Les sénateurs ont déposé 772 amendements, dont l'un est très favorable au chauffage électrique. Il s'agit d'un amendement déposé par le Sénateur Dominique Braye qui remet en cause les principes d'efficacité énergétique des bâtiments prévus dans le Grenelle. Normalement, il est prévu que les logements neufs, construits à partir de 2012, ne devront pas consommer plus de 50 kw/h par m2 et par an d'énergie primaire. Seulement cette norme, dit le Sénateur, cette norme pénalise le chauffage électrique, car la production d'électricité a un faible rendement. En clair, quand vous consommez 1 kw à la maison, (énergie finale) cela "coute", en réalité, près de 2,5 kw/h d'énergie primaire. Du coup, il dépose un amendement et propose que la norme - 50 wkh par m2 et par an - ne s'applique qu'au seul chauffage. Donc on ne compterait pas le cumulus, le frigo, le four, la télé et l'éclairage. Façon, selon le sénateur, de redonner une place au chauffage électrique, aux trois quarts d'origine nucléaire, face aux gaz et au fuel... énergies fossiles, et non renouvelables.

Les députés ont déjà voté un amendement en faveur de l'électricité : l'amendement Ollier, dont la rédaction avait tout de même été édulcorée en séance... Cet amendement au Sénat, c'est clairement, une nouvelle fois, un amendement pro-nucléaire. En gros, pas la peine de faire tant d'efforts pour économiser l'énergie, quand on a le nucléaire, qui n'émet pas de gaz à effet de serre. Texte dénaturé, disent les associations écologistes, qui avaient participé au Grenelle, d'autant que l'efficacité énergétique est un pilier de cette loi. Les débats au Sénat sont prévus jusqu'au 3 mars.
Brigitte Béjean

Faut-il fertiliser les océans pour sauver le climat ? envoyé par ECODURABLE le 27/01/2009 @ 20:32

Un ministre de l'Environnement et un ministre de la Recherche qui se contredisent, un brise-glace avec une cinquantaine de scientifiques à bord qui fait des ronds dans l'Atlantique sud depuis deux semaines. C'est quoi, cette affaire ?

C'est l'histoire d'une expédition scientifique osée, mais dont la communication a été mal préparée. Depuis une dizaine d'années, des chercheurs pensent que le phyto-plancton pourrait nous aider à lutter contre le réchauffement climatique. Le phytoplancton, des micro-algues autrement dit, avale et fixe le CO2. Donc, l'idée, c'est de tenter de faire proliférer le phytoplancton, en lui donnant à manger (il mange du fer !) et donc tenter de transformer l'océan en un réservoir à carbone.

Et voilà donc qu'un brise-glace allemand suréquipé, le Polarstern, part début janvier, d'Afrique du sud, pour tenter l'expérience dans l'Antarctique. Il s'agit de déverser 20 tonnes de sulfate de fer, sur une zone de 300 km2 au fond de l'océan, et d'observer. 48 scientifiques à bord, deux mois d'expédition prévus.

Or, quand le ministre allemand de l'Environnement prend connaissance de ce projet, la semaine dernière, il se fâche et fait tout stopper car l'Allemagne est signataire d'un moratoire CONTRE la fertilisation artificielle des océans, moratoire destiné à empêcher des opérations à buts lucratifs.

Mais finalement, dénouement hier, l'expérience va se faire ?

Oui, Berlin a pris en urgence l'avis de deux instituts scientifiques extérieurs, l'un britannique et l'autre, Français, l'IFREMER. Est-ce qu'on n'est pas en train de jouer les apprentis sorciers ? Est-ce on ne met pas la biodiversité en danger ? Berlin vient en effet de conclure qu'il n'y a pas d'objection. Ni scientifique, ni même juridique. C'est donc la ministre de la Recherche qui l'a emporté sur le ministre de l'Environnement.

L'info en plus : Le brise-glace Polarstern repart à la recherche de la zone idéale, quelque part dans l'Atlantique sud, au large de la Terre de Feu.
Brigitte Béjean

La tempête... Quelles conséquences pour la forêt et les forestiers ? envoyé par ECODURABLE.fr le 26/01/2009 @ 19:37

La forêt des Landes est encore plus abimée que lors de la tempête de 99. Ce sont les premières estimations... Une estimation encore grossière, mais les sylviculteurs parlent de 60% de la forêt des Landes endommagée. On aura une estimation plus précise dans le courant de la semaine. Il faut que les professionnels puissent pénétrer au coeur du massif et un vrai bilan, grâce à des observations par satellite, dans deux ou trois semaines.

Le plus urgent, c'est de sortir le bois tombé des forêts car il se dégrade vite. Le chêne, ça va encore, mais le pin, lui, bleuit rapidement ce qui le rend inutilisable. Il y a 1 millions d'hectares de pin en Aquitaine. Alors heureusement, on est mieux organisés qu'en 99. On a des entreprises disponibles. On a des espaces de stockage car le pin, il faut le stocker sous l'eau, ou l'asperger toujours pour éviter qu'il ne bleuisse, car s'il ne peut plus servir de matériau de construction (c'est surtout ça, le pin) alors il faudrait le déclasser en bois énergie, soit pour faire de l'électricité, soit directement pour le chauffage.

En 99, 30% de la forêt de Gascogne avaient été complètement dévastés... rapidement, le prix du bois avait chuté, et s'était stabilisé, au bout de 6 mois, à - 25 % - 30%... on avait écoulé 140 millions de mètres cube d'arbres tombés en 99 dont une part importante avait été exportée.

Et cette fois, qu'est-ce qu'on en faire, du bois ? Le gouvernement est optimiste, en tous cas. La toute nouvelle secrétaire d'Etat à l'écologie, Chantal Jouanno, souligne qu'on a un fonds chaleur, qu'on a besoin de matériaux d'isolation, et qu'avec le Grenelle, finalement, on ades filières pour utiliser ce bois. On parle quand même de 3 années de récolte d'arbres abattus. Le gouvernement promet un plan forêt.

Et un rappel, important, on ne va pas se promener en forêt.. C'est trop dangereux... et ce n'est pas une simple consigne de sécurité, c'est une interdiction, décidée par les Préfets, et rappelée par Chantal Jouanno.
Brigitte Béjean

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